Noël Picaper est architecte, diplômé en 2016 de l’ENSA Strasbourg. Après des expériences en Suisse, au Japon et en France, il crée en 2019 Onomiau, une entité avec laquelle il navigue au sein de formats variés : pavillon public, maîtrise d’œuvre privée, étude urbaine et paysagère, expositions, enseignement, fictions, etc.

Sensible aux rituels et aux cycles terrestres, il consacre une partie de ses recherches à l’élaboration d’architectures étranges qui, pendant un court instant, intensifient les qualités d’un lieu et transforment ses usagers en explorateurs. Souvent de taille modeste, ces structures s’appliquent à condenser des mondes et assument leur vulnérabilité comme qualité essentielle. Leur position et leur engagement dans l’espace public, ainsi que les pédagogies qu’elles initient, en font des espaces capables de résonner à une échelle territoriale. À l’instar de fantômes, elles apparaissent et disparaissent en laissant derrière elles les traces d’un présent discret, parfois invisible et pourtant primordial.

Yakitecture, notes sur une architecture de la combustion

Noël Picaper souhaite explorer les relations qu’entretiennent architecture et feu au sein de l’archipel nippon. Des rituels incandescents aux matériaux de construction charbonneux, la combustion raconte des manières d’habiter le monde. Tant sur le plan symbolique que technique, l’embrasement amorce le début d’un récit qui rapproche instantanément des désirs futurs aux temps anciens.

Durant cette résidence à la Villa Kujoyama, une période d’étude sera consacrée au relevé des assemblages et des spatialités japonaises que conditionnent les figures et les gestes liés aux flammes (restauration, onsen, pavillon de thé, cérémonies, fantômes et démons, yakisugi, yakihata, dispositifs de chauffage, etc.). Ces systèmes seront ensuite interrogés au regard de leur possible actualisation et de la façon dont ils sont injectés dans des dispositifs actuels. Attiré par la fabrication de pavillons et d’espaces publics, Noël Picaper tentera, au travers de cette recherche, de formuler des hypothèses pour raviver ce qui sommeille au sein des milieux que nous arpentons. Ces réflexions autour de la combustion sont, pour lui, une occasion de développer un langage architectural étrange – fidèle aux directions qu’emprunte sa pratique – où archaïsme et contemporanéité dialoguent par des archétypes, des signes et des rites.

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– 02_Noël Picaper_Les Huit Collines_Métis-sur-Mer 2022_credit photo Onomiau
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– 04_Noël Picaper_Ginnungagap_Jukkasjärvi ice hotel 2021_credit photo Onomiau
– 05_Noël Picaper_Soft Areas_Tokyo 2022_credit photo Onomiau