29 avr Natacha Nisic et Ken Daimaru ナターシャ・ニジックと䑓丸謙
D’abord étudiante à l’Ecole Nationale Supérieure des Arts Décoratifs de Paris, Natacha Nisic poursuit son cursus à la Deutsche Film und Fernseh Akademie de Berlin puis à La fémis à Paris. Elle a réalisé de nombreux films qui questionnent le fondement et l’origine de l’image à travers différents médiums : super 8, 16 mm, vidéo, photographie. Son travail interroge la notion de mémoire à travers l’image, tendue entre sa valeur de preuve et son propre effacement. Ses œuvres ont été montrées dans de nombreux pays dont l’Allemagne, l’Espagne, le Japon, la Corée, le Canada et l’Argentine et ses films diffusés entre autre sur Arte.
Ken Daimaru est chercheur à Paris depuis 2003 : chargé de mission à la fondation France-Japon de l’École des hautes études en sciences sociales.
Leur projet en duo pour la Villa Kujoyama s’intitule Osoresan, nom d’un lieu au bout de l’île du Honshu que les Japonais décrivent comme « les Portes de l’Enfer ». Il s’agit d’un récit filmé où paysages et personnages sont les lieux et les habitants de cette région. Trois axes se répondent dans ce récit comme des métaphores inversées. Le premier est Osoresan où les vivants tentent de parler aux morts par l’intermédiaire de chamans aveugles appelées les Itakos. Le deuxième est le journal des moines auto-momifiés qui apprivoisent le travail de la mort pour trouver l’éternité. Le troisième est une usine, en face d’Osoresan, qui semble ne rien produire. On y accumule les déchets dans de grandes piscines et dans la mer, comme un empoisonnement volontaire ou une mort pour l’éternité.