26 déc Native Maqari et Simon Rouby ネイティブ・マカリ&シモン・ルービー
Simon Rouby
Simon Rouby a étudié la conception de films d’animation entre Paris à Gobelins – l’Ecole de l’image et Calarts – California Institute of the Arts à Los Angeles. Ses films de fin d’études ont été sélectionnés dans de nombreux festivals internationaux dont Cannes, Clermont, San Diego, Bucarest, Ottawa, Taiwan.
En 2015, son premier long métrage Adama est nommé aux Césars et aux European Film Awards comme l’un des trois meilleurs films d’animation de l’année. Pensionnaire de l’Académie de France à Rome – Villa Médicis en 2016/2017, il développe une pratique de l’installation vidéo qu’il poursuit l’année suivante aux îles Kerguelen, comme lauréat de l’Atelier des Ailleurs.
Native Maqari
Né à Zaria au Nigéria, Native Maqari a passé son enfance à Brooklyn où il découvre le monde souterrain du graffiti. Imprégné de cette culture urbaine, il rejoint le collectif d’avant-garde 1984 lors de son installation à Paris en 2004.
Native Maqari poursuit une pratique du dessin qui l’amène naturellement vers le roman graphique tout en s’ouvrant à l’installation et la peinture. Ses publications et expositions en Europe ou aux Etats-Unis témoignent de cette palette artistique ouverte, où sa responsabilité éthique se porte garante du choix de son médium.
En 2015, les deux artistes collaborent sur Blackout, une projection monumentale accompagnée par le musicien Keziah Jones. Ce projet, qui explore l’équilibre délicat entre migration et travail, est présenté au festival ¡ Viva Villa ! en 2017. Il marque le début d’une collaboration en binôme qui se développe aujourd’hui, allant du cinéma d’animation à l’installation vidéo jusqu’à la performance.
Photo : Nahd Hamza
Yasuke, le samouraï noir
A la Villa Kujoyama, Native Maqari et Simon Rouby collaborent sur un projet de recherche né lors d’un voyage au Nord-Nigéria en 2018.
En organisant une résidence d’artistes autogérée dans la région de Zaria, ils ont pu dresser des similitudes troublantes entre les cultures du Sahel et du Japon. Des compatibilités phonétiques entre les langues aux codes d’honneurs en passant par l’apparat guerrier, ils ont progressivement développé une étude comparative subjective à la frontière entre sciences sociales et fiction.
C’est dans le contexte de cette recherche que s’est imposée à eux la figure de Yasuke, le premier samouraï non japonais de l’histoire de l’archipel, d’origine africaine, et dont les traces remontent au XVème siècle.
Ils souhaitent retracer son itinéraire dans la région de Kyoto à l’époque féodale et sa rencontre avec Oda Nobunaga, l’un des plus grands gouverneurs de provinces japonaises, comme base d’un essai documentaire et d’un futur scénario de long-métrage d’animation.