Lauren Tortil est artiste sonore et doctorante au sein de l’Eur CAPS à Rennes. Influencée par les sound studies et l’archéologie des médias, elle s’intéresse aux processus d’écoute par le prisme des technologies sonores, et aux interactions existantes entre ces médias, l’humain et leur environnement sonore. Cette démarche se manifeste par une recherche iconographique et théorique qui nourrit sa pratique plastique (objets imprimés, installations, performances) avec le son comme matériau de prédilection. Son travail a été montré dans plusieurs institutions en France telles que Bétonsalon, le Centre Pompidou, la fondation Louis Vuitton, la fondation Pernod Ricard, l’ADAGP et la Villa du Parc ; et à l’étranger au Musée d’art de Joliette (CAN), à la Sound Gallery (CZ) et à la 11e Biennale d’Architecture de Sao Paulo (BR).

Du son pour faire silence

Lauren Tortil s’intéresse à l’impact des technologies sonores à usage individuel que sont les écouteurs audios sur notre perception de l’environnement. Omniprésents dans notre quotidien depuis la fin du XXe siècle, de nombreux usagers ont recours aux écouteurs pour se divertir, communiquer ou encore se protéger des nuisances sonores. Il en ressort toutefois que cet usage favorise le retrait du monde environnant par la création de bulles sonores personnalisées et impulse une parcellisation, voire une privatisation des espaces publics, soulevant des questions quant à la définition même de ces espaces.

Lauren Tortil propose d’enquêter sur les technologies qui ont participé à l’émergence de ce phénomène, comme le Walkman TPS-L2 dont le lancement par Sony semble avoir révolutionné l’écoute à partir des années 1980, permettant à la fois une écoute individuelle et la mobilité de ses usagers. Lauren Tortil a pu amorcer cette recherche à Tokyo en mars 2023, au sein des archives de Sony. À la Villa Kujoyama, elle souhaiterait poursuivre ce travail dans le but d’écrire à la fois une performance, et un livre d’artiste iconographique sur le sujet.

Crédits photos :

1. Silence en déplacement, vue de l’exposition Cochlée & Cypraea à l’Adagp, 2022. Œuvre co-produite par l’Adagp et le MAD dans le cadre du prix Révélation du livre d’artiste 2020.

2. Your Feet Become Ears, vue de l’exposition Cochlée & Cypraea à l’Adagp, 2022. Œuvre co-produite par l’Adagp et le MAD dans le cadre du prix Révélation du livre d’artiste 2020.
Crédit photo : Nina Patin

3. Your Feet Become Ears, vue de l’exposition Cochlée & Cypraea à l’Adagp, 2022. Œuvre co-produite par l’Adagp et le MAD dans le cadre du prix Révélation du livre d’artiste 2020.
Crédit photo : Nina Patin

4. Remaining Observant, vue de l’exposition On y marche avec l’oreille — l’appel du terrain au centre d’art la Villa du Parc, 2019. Œuvre co-produite par l’Institut français du Brésil – Consulat général de France à São Paulo, la 11e édition de la Biennale d’Architecture de São Paulo et La Villa du Parc.
Crédit photo : Aurélien Mole

5. Remaining Observant, marches sonores dans le cadre de l’exposition On y marche avec l’oreille — l’appel du terrain au centre d’art la Villa du Parc, 2019. Œuvre co-produite par l’Institut français du Brésil – Consulat général de France à São Paulo, la 11e édition de la Biennale d’Architecture de São Paulo et La Villa du Parc.
Crédit photo : Lauren Tortil