29 avr Felipe Ribon et Ryoko Sekiguchi フェリペ・リボンと関口涼子
Felipe Ribon est designer et photographe. Il a étudié à l’École des Mines avant d’intégrer l’École nationale supérieure de création industrielle dont il est diplômé depuis 2008. Il a obtenu le Grand Prix de la création de la Ville de Paris en 2009, ainsi que le prix du public à la Villa Noailles avec son projet Une autre salle de bain, formalisant l’équation entre design, hygiène et environnement. En 2012, il a été lauréat du prix Audi Talent Awards grâce auquel il a produit, en 2013, sa première exposition personnelle avec, notamment, une série d’objets qui induisent le processus hypnotique et permettent de développer de nouveaux liens avec le sensible.
Ryōko Sekiguchi est une auteure et traductrice japonaise. Elle a étudié l’histoire de l’art à la Sorbonne et soutenu un doctorat en littérature et culture comparées à l’université de Tokyo. Elle a publié une douzaine d’ouvrages en français, principalement aux éditions P.O.L. parmi lesquels Ce n’est pas un hasard en 2011 et Le Club des gourmets en 2013. En japonais, elle a publié une dizaine de livres principalement chez Shoshi-Yamada. Elle a traduit entre autres des romans de Stéphane Foenkinos, Emmanuel Carrère et Jean Echenoz en japonais.
Leur projet en duo pour la Villa Kujoyama, intitulé L’Ombre de la nourriture, est une réflexion, déclinée sur plusieurs supports (textes, photos, objets…) autour de la part invisible de notre alimentation. Le projet repose sur deux piliers : d’une part, les éléments qui contredisent le rôle vital de l’alimentation tels que la peur, les inquiétudes ou l’abjection des OGM, additifs, engrais chimiques… Le second pilier regroupe des éléments associés à l’alimentation « par nature », mais dont l’évidence peut s’avérer trompeuse : les goûts, les sensations, les gestes… Ce projet pourrait être décrit comme une tentative d’observer la nourriture en trois dimensions et d’ausculter son ombre. Si le Japon s’impose ici comme terrain de recherche, c’est par le contraste qu’il incarne entre l’image d’un pays de haute gastronomie et le condensé de toutes les craintes actuelles en matière d’alimentation.