07 sept En mouvement ! Nuit Blanche Kyoto 2020 ouvre les portes de la Villa Kujoyama En mouvement – ニュイ・ブランシュKYOTO x ヴィラ九条山

VK2020 - En mouvement - Nuit Blanche Kyoto

>> Programme complet <<[/vc_column_text][vc_column_text]Sous le thème fédérateur de la fluidité, la Villa Kujoyama ouvre exceptionnellement ses espaces le samedi 3 octobre sous le signe des mobilités après une année pour le moins étonnante.

Alors que la Villa Kujoyama aura vécu quasi une année sans artistes, En mouvement pour Nuit Blanche Kyoto 2020 célèbre la porosité de la création artistique – là où le temps d’une résidence passe, l’expérience continue. Une programmation in situ virale et connectée (à distance ou sur les hauteurs de Kyoto) où la fluidité des corps se mêlera à celles des mots, des sons et du geste.

Une programmation inédite a été imaginée, avec les artistes lauréats à la fois au Japon et en France :

De 18:00 à 20:30 – Tama-no-o : danse contemporaine et musique Gagaku

Tama-no-o est nouvelle pièce de la chorégraphe Susan Buirge, première lauréate de la Villa Kujoyama en 1992. Avec la création Tama-no-o, 10 danseurs et 7 musiciens de Gagaku investissent les différents espaces extérieurs de la Villa Kujoyama sur une proposition unique, conçue pour cette édition 2020.

>> Plus d’infos sur Tama-no-o

De 17:00 à 18:00 – Sous influence #imissyou version Nuit Blanche Kyoto à la Villa Kujoyama

De Marseille à Kyoto, c’est un atelier de danse connectée et en direct sur ZOOM du chorégraphe et danseur Eric Minh Cuong Castaing qui vous attend !

Fermez les yeux, laissez-vous guider par la techno de YES SOEUR et par la chorégraphe accompagné d’une danseuse interprète à Kyoto. Laissez votre conscience se modifier, lâcher prise, la nuit ou la journée ne font que commencer…

Événement mené en anglais, traduit sur place à la Villa Kujoyama en japonais

>> Plus d’infos : De 17:00 à 18:00 : Sous influence #imissyou version Nuit Blanche Kyoto à la Villa Kujoyama

De 16:00 à 18:00 – Allo Kyoto ?

Depuis Kyoto, décrochez le téléphone de la Villa Kujoyama pour une expérience unique ! 5 de nos auteur.e.s anciennement en résidence seront en direct au bout du fil depuis la France et la Belgique pour vous lire un extrait de l’une de leurs œuvres écrite en résidence, en cours d’écriture ou encore sur le thème de la fluidité !

Un tête à tête au bout du fil, en français ou en japonais avec les auteur.es, Philippe Adam, Corinne Atlan, Olivia Rosenthal, Arnaud Rykner et Jean-Philippe Toussaint, pour des lectures en tête à tête

>> De 16:00 à 18:00 – Allo Kyoto ?

De 15:30 à 20:30 – Exposition et projections à la Villa Kujoyama

Une exposition également, invite le temps d’une journée à une rêverie. L’expérience de la résidence est cette fois celle qui naît du liant, entre le bâtiment, les oeuvres et le visiteur, acteur de ce nouveau flux au regard des propositions d’Armel Barraud, Hugo Capron, Angela Detanico & Rafael Lain, Flore Falcinelli, Vincent Jousseaume & Baptiste Ymonet, Mylinh Nguyen, Gilbert Nouno, Manuela Paul-Cavallier et Tadashi Ono.

En mouvement, c’est aussi la poésie des éléments que l’on retrouve dans les vidéos de Béatrice Balcou, Gregory Chatonsky, Martine Rey, Olivier Sévère et Anne Xiradakis.

Une constellation artistique réunit en un seul lieu près de 25 propositions et autant d’artistes invités !

Avec les propositions des lauréats de la Villa Kujoyama*: Susan Buirge (1992), Jean-Philippe Toussaint (1996), Corinne Atlan (2003), Philippe Adam (2004), Gilbert Nouno (2007), Armel Barraud (2010), Gregory Chatonsky (2014), Manuela Paul-Cavallier (2014), Mylinh Nguyen (2015), Olivier Sévère (2016), Anne Xiradakis (2016), Vincent Jousseaume et Baptiste Ymonet (2017), Tadashi Ono (2017), Angela Detanico et Rafael Lain (2017), Béatrice Balcou (2018), Martine Rey (2018), Olivia Rosenthal (2018), Hugo Capron (2019), Arnaud Rykner (2019), Flore Falcinelli (2020), Eric Minh Cuong Castaing (2020)
et artistes invités

* sous réserve de modifications

Exposition en partenariat avec la galerie Seikado pour les oeuvres d’Armel Barraud, Mylinh Nguyen, Manuela Paul-Cavallier et Yuri Morimoto (ensemble Kujoyama) pour l’œuvre de Gilbert Nouno.

En mouvement
Nuit Blanche Kyoto 2020
Samedi 3 octobre à la Villa Kujoyama
15:30 / 20:30

Programme complet à retrouver en ligne et sur nos réseaux sociaux

L’exposition Nuit Blanche Kyoto 2020 à la Villa Kujoyama

Gilbert Nouno – (2007)
[Yokoni]、2020

Inspirée du théâtre Nô et de ses fantômes, de l’histoire contemporaine et du pouvoir destructeur de la science, Yokoni est une oeuvre pour piano solo composée en 2007 par Gilbert Nouno pour Yuri Morimoto. Un dialogue réel et imaginaire généré par les notes de piano, entre Robert Oppenheimer, père de la bombe atomique qui évoque la Bhagavad Gita, et une femme japonaise anonyme qui parle dans une archive sonore de son souvenir de l’explosion nucléaire.
L’oeuvre proposée pour Nuit Blanche Kyoto est une installation vidéos de Gilbert Nouno, avec l’oeuvre Yokoni de nouveau interprétée par Yuri Morimoto en 2020. Une estampe électronique en mouvement, transposée dans les images du cinéaste Roger Walch, qui donnent naissance à un monde flottant presque irréel…tant il désigne le monde présent.

Armel Barraud (2010)
Marchande de poisson, 2014
Caracal, 2014
Femme fleur, 2014

En observant les techniques artisanales lors de sa résidence à Kyoto, la plasticienne Armel Barraud donne vie à des formes prélevées de la réalité en utilisant la technique de la dentelle aux fuseaux. Un savoir-faire traditionnel ancien au fil de fer dont elle a rénové l’expression industrielle par un tissage savant et créatif, à mi-chemin entre le dessin et la sculpture. Ce sont désormais des personnages poétiques qui prennent vie sous nos yeux et qui semblent évoluer à chacun des regards portés et des ombres qui les entourent.

Gregory Chatonsky (2014)
The missing place, 2014
Movable picture, 2014

Source d’inspiration pour de nombreux artistes, le jardin du Ryoan-ji à Kyoto est célèbre pour sa vision parcellaire et l’impossibilité d’embrasser du regard les 15 pierres à la fois. Numérisé en 3D pour la première fois grâce à une autorisation spéciale accordée à Grégory Chatonsky lors de sa résidence à la Villa Kujoyama, toutes les facettes de ce jardin millénaire sont désormais à la portée du déplacement numérique et de son infinité.

Movable picture, 2014
Filmé lors d’une résidence en Nouvelle-Zélande, cette vidéo ralentie à l’extrême les mouvements tumultueux d’un torrent, faisant lumière sur ses remous et ses irrégularités. Entre la fixité et le déchaînement, les flux apparaissent finalement comme une immobilité en mouvement ou un mouvement immobile – dont les particules infimes sont réactualisées à Kyoto.

Manuela Paul-Cavallier (2014)
Poésie Blanche, 2015
Poésie blanche, inspiration du jardin japonais, 2015

Lorsque les jardins zen japonais se recouvrent d’un manteau de neige, l’architecture tracée se révèle être un paysage d’harmonie où la lumière danse sur le rythme des courbes adoucies d’une blancheur immaculée. C’est cette vision poétique que la doreuse Manuela Paul-Cavallier transmet délicatement ici, par son travail à la feuille d’or qui souligne tel un rayon de soleil, la rencontre vibrante du plein et du vide.

Anne Xiradakis – (2016)
Matière, main, ustensile、2016

Matière, main, ustensile est une étude-vidéo où la matière alimentaire, les gestes de la main et de l’ustensile sont questionnés par la designer Anne Xiradakis lorsque unis, ils donnent naissance à la pâtisserie. En parallèle d’images d’ateliers de pâtissiers tournées à Kyoto, l’artiste s’intéresse au travail de la pâtissière Kaoru Watanabe. Elle utilise pour former ses pâtisseries et pour les offrir à la dégustation les “ustensiles à présenter”conçus par la designer : des objets hybrides qui sont autant des ustensiles de pâtissier que des objets de présentation. Le montage de la vidéo brut et rythmé offre une célébration gourmande des arts du geste.

Olivier Sévère – (2016)
Laps, 2017
Dans ces eaux-là, 2018

Laps, 2017

Un laps exprime un espace-temps de courte durée. Ce montage d’images de pierres tournées par Olivier Sévère, s’enfonçant progressivement et infiniment sur elles-mêmes intrigue. Rien ne nous indique qu’il s’agit d’un processus artificiel, ni d’un quelconque événement géologique naturel, en revanche, ce mouvement perpétuel est à l’image de ce que l’on ne peut voir : les mouvements tectoniques profonds qui sont à l’origine même de la formation de nos continents depuis des millions d’années, ce « laps » de temps dont l’échelle échappe en général à l’homme.

Dans ces eaux-là, 2018

Dans ces eaux-là est une fable picturale, minérale et tellurique dont l’eau et la pierre sont les principaux protagonistes. Qu’elles soient solides ou fluides, conflictuelles ou mimétiques, les énergies déployées par ces deux éléments font corps, emportent ou érodent. Tour à tour les plans fixes, picturaux présentent des paysages dramatiques, des théâtres minéraux imbibés d’eau, des sables bouillonnants. L’eau qui, avec rage, force et constance façonne nos paysages depuis leur apparition, est en fait considérée par Olivier Sévère dans ce film, comme le premier sculpteur de l’histoire, qui avant même l’homme que ne l’imite, façonnait déjà la pierre.

Vincent Jousseaume et Baptiste Ymonet -(2017)
Chaîne de pluie, 2017

Réalisée durant la résidence des deux créateurs de l’atelier Polyhedre à Kyoto, la chaîne de pluie est une suite d’éléments modulaires suspendus et réalisés avec la même terre que les Ibushi Kawara, les tuiles grises des temples et des maisons traditionnelles. Aujourd’hui imprimée, la terre cuite en réduction était confrontée au gris du béton brut de la Villa Kujoyama. Elle a donné naissance à un jeu graphique et mouvant par l’articulation et l’emboîtement des différents modules, à une ligne verticale tracée dans l’espace qui se laisse doucement portée par le vent et dans laquelle s’écoule les eaux de pluie.

Tadashi Ono (2017)
COSTAL MOTIFS, 2017-2018, 綾里湾 – 岩手県 (1933-1960-2011) #1167
COSTAL MOTIFS, 2017-2018, 大船渡湾 – 岩手県 #9183
COSTAL MOTIFS, 2017-2018, 大野湾 – 岩手県 #9290

Pour produire la série photographique COASTAL MOTIFS, Tadashi Ono est retourné en 2017 à la rencontre du paysage littoral de Tohoku, la région du Nord Est du Japon tristement dévastée en 2011. De ce nouveau voyage de 400 kilomètres le long des côtes, il rend compte des gigantesques digues en construction, au prix démesuré et qui semblent être la réponse du pouvoir politique à la force de la nature. A la fin des travaux prévus en 2020, quel sera le dialogue avec l’océan et la description d’un paysage maritime face à ces immenses murs de béton ?

Angela Detanico et Rafael Lain – (2017)
Vague, 2017

Poétique, l’image du jardin zen du Kennin-ji – le plus vieux temple zen de Kyoto, est réinterprétée par les artistes Angela Detanico et Rafael Lain lors de leur résidence à Kyoto. Dessinée à partir de la répétition graphique du mot vague, le jardin prend forme sous nos yeux et s’anime dans une fresque de symboles. La lettre devient désormais une langue et l’image un concept tout autant qu’une réalité.

Martine Rey (2018)
Urushinagashi 、2018

“ Le geste devient bon, il prend toute son ampleur, à partir du moment où on l’oublie “. Cette citation de Martine Rey à propos de l’Urushinagashi éclaire cette technique développée par l’artiste lors de sa résidence à la Villa Kujoyama. De la pose de la laque végétale sur l’eau naissent des cartographies imaginaires qui dévirent alors inlassablement sur l’eau. Une expérimentation hypnotique où le geste délicat nous offre à voir les étapes de fabrication de ces mondes flottants.

Béatrice Balcou (2018)
Tôzai、2018

Tôzai prolonge la série des cérémonies sans titre, des performances initiées par Béatrice Balcou en 2013 qui consistait à installer et désinstaller l’oeuvre d’un.e autre artiste devant les spectateurs. Elle s’inspire d’un travail de Yuki Okumura de 2012 lui-même inspiré de l’artiste Genpei Akasegawa. Ce dernier a réalisé en 1964 une oeuvre sculpturale – Canned Universe qui consistait à manger le contenu d’une boîte de crabe en conserve, à coller l’étiquette à l’intérieur et à ressouder la boîte. En inversant intérieur et extérieur, il mettait en boîte tout l’univers. Cette nouvelle cérémonie – première conçue pour la caméra, implique désormais plusieurs boîtes, espaces temps et des corps qui accordent leurs gestes et rythmes dans une chorégraphie de mains…

Hugo Capron – ユーゴ・カプロン (2019)
Homes, 2019

Réalisée à la Villa Kujoyama l’an dernier, cette peinture acrylique sur toile est l’une de celle qui a permis à Hugo Capron d’opérer un basculement net dans son travail plastique. D’une pratique mécanisée de la peinture à celle plus spontanée, les inspirations puisées dans les collages sur papier renvoient à la profondeur simulée par un ensemble de gris. Une gestualité tonale, quasi musicale, qui annonce les prémices des futures compositions.

Flore Falcinelli (2020)
Corps absent, 20é0
Calciné.e, 2020
Sédiment 1,2020

Ces objets collectés au Japon, au hasard des rencontres, vestiges d’anciens lauréats ou errances en forêt par Flore Falcinelli entrent en résonance avec les enjeux que la créatrice a exploré lors de sa résidence, sur les notions d’usure et de l’impermanence des choses. Il s’agit ici de prévoir et d’intégrer l’appropriation de l’oeuvre dans le processus de sa création, sans pour autant la diriger. De ce fait, c’est une démarche consciente, couplée à un lâcher-prise qui permet à ces objets laqués et des matériaux qui les composent de s’user et de trouver chacun leur rythme.