Karl Mazlo

Créateur de bijoux diplômé de l’École Boulle, Karl Mazlo explore une joaillerie contemporaine centrée sur la mémoire de la matière, la texture et la transformation.
Sa pratique s’inscrit dans une démarche artisanale et raisonnée, privilégiant des matériaux récupérés comme l’acier, des fragments d’architectures ainsi que des pierres brutes pour révéler la singularité de chaque pièce et valoriser ce que d’autres auraient laissé de côté.

En 2019, il fonde à Paris son propre atelier de recherche et de création joaillière.
Il y développe des pièces uniques sur commande, des collections en séries limitées, et collabore régulièrement avec de grandes maisons françaises sensibles à son approche hybride et transversale. Il est lauréat de distinctions prestigieuses telles que le Prix Liliane Bettencourt pour l’Intelligence de la Main®.

Sa démarche vise à redonner au bijou une valeur profonde, nourrie par l’empreinte du vécu, et à détourner les techniques traditionnelles pour créer des pièces qui interrogent notre rapport au précieux et à la fonction du bijou.

Lors de sa résidence à la Villa Kujoyama, Karl Mazlo explore le feu comme matière, inspiration et langage universel. Son projet « Hi no michi – le chemin du feu » est une recherche autour de cette énergie capable de souder, de protéger, mais aussi de relier.

À Kyoto, il s’immerge dans des pratiques traditionnelles japonaises comme la technique du « Raku » ou encore les préparations de rituels festifs, tout en les mettant en regard avec sa propre approche de la fusion des matières.
Ce projet se construit dans une dynamique d’observation, d’expérimentation et de rencontre avec les artisans locaux utilisant le feu, pour nourrir une réflexion contemporaine sur la transformation et la mémoire des matériaux.

Dix ans après une première expérience déterminante au Japon, cette résidence marque un retour aux sources : une reconnexion à un feu ancestral, non destructeur, mais révélateur celui qui traverse les gestes et les matières pour en faire émerger l’essentiel ou l’inattendu.

Son projet à la Villa Kujoyama en 2016, intitulé « Réflexions autour des Haïkus » vise à croiser son savoir faire de joaillier à l’artisanat japonais.
Pour amorcer des collaborations, Karl Mazlo a été interroger des artisans lors de son séjour à Kyoto pour collecter et retranscrire les expressions de cette forme poétique dans des objets.
Le point de départ de ce dialogue ont été les outils que Karl Mazlo a préalablement forgé lui même à Paris, spécialement pour que la clef de ce premier dialogue se construise autour de leurs matières et sensibilités respectives.
Ces outils utilisés comme des tampons, sont appelés à laisser une empreinte sur le bois, le métal, la terre cru ou encore le papier.

Le mardi 5 octobre 2021, la Fondation Bettencourt Schueller a dévoilé le palmarès de la 21e édition du Prix Liliane Bettencourt pour l’intelligence de la main®. La distinction pour la catégorie Talents d’exception a été attribuée à Karl Mazlo, lauréat 2016 en métiers d’art, pour son oeuvre Black Garden.

Un bijou-support pensé comme un oeuvre à part entière grâce à un processus de création inédit mêlant or, argent, acier damassé, encre et feuilles de thé par l’expérimentation des techniques traditionnelles de la joaillerie couplée à la culture japonaise.

« Avec Black Garden, j’ai tenté de questionner à nouveau le statut du bijou lorsqu’il n’est pas porté, en sortant l’écrin de son contexte pour en faire un élément à part entière de l’œuvre. Le socle est ici pensé comme un dispositif de mise en scène destiné à offrir une expérience sensorielle, ainsi que la contemplation d’un paysage. Au-delà de ce travail, ma démarche est d’amener le bijou ailleurs ; de déplacer la joaillerie de l’univers du luxe pour l’emmener vers l’art en rappelant sa fonction première ; une valeur de protection et de souvenir. Renoncer à porter un bijou revient à lui donner une autre place dans son univers… » (Karl Mazlo)